La fresque du climat est un outil pédagogique ludique et accessible sur les questions environnementales, dans l’objectif d‘informer et de donner des solutions individuelles ou collectives pour les appliquer dans notre vie quotidienne.
Après une journée de chaleur qui n’était pas retombée le mardi 14 juin 2022, a eu lieu le premier atelier Fresque du Climat à Brioude. Organisé par l’association CECB (Collectif Éco-Citoyen du Brivadois) au café lecture « La Clef » il était ouvert à toutes et tous, et pas seulement aux adhérents des deux associations.
De quoi ravir les écolos’ en herbe mais aussi les simples curieux désireux d’en apprendre plus sur le climat et les rapports du GIEC.
Le rapport du GIEC, petit recap.
GIEC, acronyme de Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat apparaît en 1988 à l’aide de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Son but est d’étudier le climat, ses risques et ses changements par les rapports et données scientifiques. La sixième évaluation sur l’avenir du climat par les exparts est sorti en février 2022. Elle se trouve partout sur le web, disponible dans plusieurs langues. Mais aujourd’hui, le rapport du GIEC reste incompris d’une grande partie de la population, beaucoup ne connaissent même pas son existence ou ce qu’il contient exactement. Cela s’explique par ses 4 000 pages, et son contenu très technique qui rend la lecture illisible. Par ailleurs la plupart des médias et des politiques s’emparent du sujet et lui donne un air catastrophique.
Pour cause, selon le compte-rendu, aucun écosystème n’est et ne sera épargné et les dommages du dérèglement climatique pourraient parfois être irréversibles. De plus, l’un des chiffres phares nous explique que la moitié de la population mondiale, soit environ 3.5 milliards de personnes, souffrent d’ores et déjà des aléas climatiques rudes pour leur quotidien, dans des pays très vulnérables face à ces changements. Dans ces zones géographiques, la mortalité due aux sécheresses, aux tempêtes et aux inondations sur la période 2010-2020 était 15 fois plus élevée que dans les pays à très faible vulnérabilité.
Le déroulement de la fresque du Climat
Trois moniteurs étaient présent ce soir là. Passionnés, ils ont un seul objectif en tête : alerter sur le climat. Tout commence par une explication, comme une invitation au voyage. Durant près de trois heures Juliette, Thomas, Marion, ont servi de guides à cette découverte de la planète et des causes de son état.
Des photos recouvraient les trois tables plongés dans une ambiance entre concentration sur le sujet et échanges dans un bel esprit de camaraderie. Certains se rencontraient pour la première fois, d’autres se connaissaient déjà. Une complicité est née au cœur du jeux, les joueurs de tout âge reliaient ensemble les cartes une aux autres à l’aide des flèches. L’objectif : trouver quels cartes avaient des liens de causalité. La difficulté pour les participants étaient de trouver le bon ordre des cartes. Après de nombreuses questions posées auprès des animateurs, le débriefing a permis à chacun d’expliquer ce qu’il avait compris et appris.
« C’est très compliqué de partager les informations, je le vois bien dernièrement, pour n’importe quel sujet. On est quand même 60 % dans le déni ou la méconnaissance. Certains veulent que ça change » explique un participant.
Les langues se délient et chacun parle ouvertement de ses impressions.Les animateurs n’hésitent pas non plus de leurs côtés à rentrer dans la discussion.
« J’ai commencé à entendre des choses dans différents médias qui laissent supposer qu’il y avait quelques problèmes vis-à-vis du climat sans vraiment comprendre car les médias survolent le sujet. On entendait parler d’incident de droite à gauche, qu’il faisait plus chaud etc. sans trop comprendre les raisons de ces problématiques. » raconte Thomas, 30 ans ,animateur de la Fresque du Climat depuis 1 ans. « Les gens pensent être au courant, mais ils ne savent même pas pourquoi on les incite à changer de vie. Et selon moi la fresque est le meilleur outil à l’heure actuel pour ingurgiter en très peu de temps le rapport du GIEC. »
« L’enjeu pour nous est de permettre au plus grand nombre d’avoir une base de connaissances objectives donc basées sur des faits scientifiques communs », complète sa collègue Marion. Pour cette dernière, sans cette base, personne ne pourra prendre de réelles décisions et passer à l’action, personne ne pourra réellement mesurer les changements qu’implique le dérèglement climatique.
« On pense qu’il faut que ces connaissances soient diffusée d’une part, à l’échelle citoyenne, puis d’autre part, à l’échelle de l’enseignement secondaire et supérieur. Mais aussi évidemment au sein des entreprises et des pouvoirs publics, quel que soit le bord politique des élus, parce que ce n’est pas un sujet partisan. C’est un sujet qui nous concernent tous. » conclut-elle.
L’association CECB
L’association CECB (Collectif Éco-Citoyen du Brivadois) s’est créée en décembre 2012 et invite tous citoyens soucieux de protéger l’environnement a rejoindre ses actions. Ses membres soutiennent une écologie socialement, fiscalement équitable sur le territoire et apartisane.
Organisateur de l’atelier, Le CECB s’est donc emparé de l’outil de la fresque du climat afin de pouvoir le proposer aux citoyens, aux établissements scolaires et aux élus du brivadois dans un esprit d’échange et de partage.
« L’objectif de l’association c’est de rassembler les citoyens autour de la question de la transition écologique, notamment au niveau local, des actions possibles et qui profitent à l’écologie et l’économie de notre territoire. » exprime Juliette, troisième animatrice de la fresque du climat.
« On est beaucoup sur les initiatives , c’est à dire que l’on agit sur des sujets qu’on a commencé à travailler par exemple la restauration scolaire, la biodiversité nocturne, le vélo, le fait de planter des arbres et des haies et donc les sujets vus à la fresque du climat peuvent se développer sous d’autres actions. On organise aussi des randonnées ou des ballades thématiques. »
De quoi passer de la théorie à la pratique.
Giulia Hezon, stagiaire à Télé Regain